ARMEL GUERNE, POÈTE

(1911-1980)

Sommaire

Biographie

Un poète dans la Résistance

Jeanne Gabrielle Berruet, "Pérégrine"

Armel Guerne, traducteur

Armel Guerne, poète

Ses maîtres : Novalis ; Paracelse ; Bernanos

Un frère : Nerval

Documents littéraires

Charles Le Brun : Un témoignage

Armel Guerne : Les Jours de l'Apocalypse

Voir aussi John Vader : L'effondrement du réseau Prosper

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Les Amis d'Armel Guerne

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Les œuvres d'Armel Guerne [Nouveau]

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Armel Guerne

"Depuis le petit cœur impatient de mon enfance jusqu'à ce vieux cœur meurtri, pantelant, essoufflé, mais toujours plus avide de lumière, je n'ai pas eu d'autre ambition que celle d'être accueilli et reçu comme un poète, de pouvoir me compter un jour au nombre saint de ces divins voyous de l'amour. Je n'ai jamais voulu rien d'autre, et je crois bien n'avoir perdu pas un unique instant d'entre tous ceux qu'il m'a été donné de vivre, en détournant les yeux de ce seul objectif jamais atteint, sans doute, mais visé toujours mieux et avec une passion de jour en jour plus sûre d'elle."

 

 

La vague transversale

"C'est elle, vous la connaissez sur les longues plages de l'océan; (la Méditerranée, en dépit de son sel et de son étendue, a les mêmes humeurs, mais pas du tout le même tempérament). - La puissante respiration de la houle du large vient expirer sur le sable, immobile l'instant d'avant, qui redevient lui-même comme un poumon après chaque poussée. La lame accourt en se gonflant, s'aiguise sur sa crête, se verse et puis déferle en s'étalant avec le bruissement un peu froissé d'un long soupir, doux et léger, qu'on perçoit cependant déjà dans l'encore du grand fracas de l’eau cognant sur le rivage. Un éventail qui s'ouvre en captant le soleil, une main qui caresse, le coup preste de la baguette d'une fée qui maintient un instant, lisse et fine, la pellicule d'eau comme un miroir vivant, étiré à l'extrême, transparent au plus haut de la pente conquise. - Et là, dans le moment d’hésitation du ressac suspendu, beaucoup plus faible mais triomphant déjà de la faiblesse de la force lorsque tout bouge encore, naît et se met à courir la vague transversale, presque terrestre, qui semble balayer, ramasser, cueillir la mer épanouie, régner sur elle, rejeu du jeu, la dominer elle qui ne vient de nulle part et que n'appuie aucun passé, la minuscule, l'éphémère - visible à peine sur le fil de son relief, juste comme un frisson, mais tout à coup unique et seule et tout à coup puissante assez pour repousser le puissant océan toujours inexplicable, oui, pour le reconduire en toute modestie et souverainement, le ramener à ses profondeurs."

Le Poids vivant de la Parole, Solaire, 1983

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2e Rencontre de Tourtrès, 13 et 14 octobre 2007

Armel Guerne, La nuit veille (préface de Jean-Yves Masson), InTexte, 2006

"Ce qu’a tenté Guerne dans La nuit veille, et qui en rend la lecture si saisissante et par endroits si effrayante, c’est de s’approcher par l’écriture de la nudité du rêve, antérieure à sa formulation. De sorte que le récit de rêve ne va jamais, chez lui, sans un doute permanent sur le statut de ce récit - qui rejoint les préoccupations les plus aiguës de cette « modernité » que par ailleurs il déteste tant. Le rêve tel que Guerne tente de le cerner, si l’on écoute bien le texte, d’une oreille sensible, est en permanence l’objet d’une traque. Ce sont ici bien souvent des rêves à deux voix, dirait-on, l’une qui raconte, l’autre sous-jacente, qu’on entend à peine, mais qui pose continuellement la question lancinante : était-ce bien cela? comment le sais-tu ? ou plutôt, pour reprendre la formulation favorite de Guerne, comment le sait-ON?" Jean-Yves Masson.

Pour tout renseignement : http://collection-orient-occident.intexte.net

Les Romantiques allemands, Textes rassemblés et présentés par Armel Guerne, Phébus Libretto, octobre 2004, voir "Les Cahiers du Moulin", octobre 2004 - Trois œuvres d'Armel Guerne - Galerie Guerne

Moby Dick, Herman Melville, texte français par Armel Guerne, Phébus, 2005

ARMEL GUERNE, vingt-cinq ans après, les 8 et 9 octobre 2005, à Tourtrès, Lot et Garonne : Anniversaire d'Armel Guerne (Documents) - Vu du vieux moulin (Photographies)

Réédition de Mythologie de l'Homme, Danse des morts et Le Temps des signes

"Qu'il est réconfortant de constater que des textes, des écrits, peuvent ainsi connaître une nouvelle édition à chaque génération ! Le Temps des signes parut en 1957 chez Plon, les éditions de la revue Granit le rééditèrent en 1977, et voici, pour les vingt ou trente ans à venir la belle petite édition qu'il faudra faire circuler. Mythologie de l'Homme et Danse des morts attendaient, certes, depuis plus d'un demi-siècle (ces deux textes ont paru à La Jeune Parque en 1945 et 1946), mais ils n'en apparaissent sans doute que plus frais, aujourd'hui – comme les bouquinistes précisent d'un livre qui a vécu, dont la couverture porte les stigmates de l'usage et du temps, qu'il présente toutefois un intérieur frais..."

Lire la suite sur le blog de Dominique Autié