PHILIPP OTTO RUNGE

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Runge et Novalis

Les Heures du jour

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Des fleurs

 

« La joie que nous procure les fleurs nous vient du Paradis », dit Runge, qui ajoute : « Nous attachons toujours un sens intérieur à la fleur, donc une forme humaine, et la vraie fleur est seulement celle à laquelle nous songeons quand nous éprouvons de la joie. » 7 novembre 1802

 

Novalis notait pour sa part, dans un de ses fragments : « Sur la poésie de la nature. Pleinement, entièrement poétique est la fleur », Fragments des dernières années, 125.

 

Il faut voir ici la relation de ces réflexions avec ce que Jacob Boehme écrit à propos des fleurs : « La signature du ciel apparaît sur le calice des fleurs et ce sont les feuilles qui portent la signature de la terre. » Jacob Boehme, La signature des choses, VIII, 26

 

De l’art

 

« L’art est donc la plus belle des aspirations, lorsqu’il émane de la conscience commune et se confond avec elle. Je rappellerai donc ici les conditions que doit remplir une oeuvre d’art, selon l’ordre de succession hiérarchique qui est aussi leur ordre génétique :

1 – Exprimer notre pressentiment de Dieu

2 – la sensation que nous avons de nous-mêmes par rapport au tout et aux deux éléments suivants :

3 – la religion et l’art, c’est-à-dire exprimer nos sensations les plus hautes par des mots, des sons ou des images. » (9 mars 1802)

La Sphère des couleurs, « une figure mathématique résultant de quelques réflexions philosophiques »

 

Rubriques des quatre Heures du Jour

 

Le Matin est l’illumination infinie de l’univers

Le Jour est le façonnement infini de la créature,

qui remplit l’univers

Le Soir est l’anéantissement infini de l’existence,

qui ramène celle-ci à l’origine de l’univers

La Nuit est la profondeur infinie de la connaissance

de l’existence indestructible en Dieu

 

Telles sont les quatre dimensions de l’esprit créé.

Mais Dieu opère tout en tous. Qui, comme Lui,

Peut façonner ce qu’il crée, en l’effleurant à peine ?

 

 

 

 

Je sais,

Puis-je le taire?

Une contrée merveilleuse

Que découvrir

C'est déjà posséder:

 

Du creux d'un froid rocher s'épanche une vie.

Pleine de désir joyeux, elle s'élance vers la lumière.

Les tendres esprits des fleurs, qui voudraient

Embrasser les rives miroitantes, planent au-dessus.

Leur origine ? nous l'ignorons.

Chargés de fleurs et de fruits,

Ils nous apportent le salut de la Mère,

Puis ils reprennent leur vol vers la lumière.

Quelles voix, quels instruments jamais chanteront

Le jaillissement de l'écume sur les fleurs?

 

Elle vient de la forêt, ma charmante vision.

Le poète est là, captif des reflets et des sons.

Les arbres ondoient sous la verte lumière.

La musique a pénétré tous les êtres de sa douceur.

Il peut alors exulter, le coeur oppressé !

Tout ce plaisir veut, ô mon âme, t'égayer,

Et te rendre, mon coeur, la vigueur et l'ardeur.

Jubilant, je ne puis que céder à tant de charme.

Quels mots jamais diront l'entrelacs

Du sens et du coeur, de la lumière et des sons ?