Pourquoi il est nécessaire de lire Jean Raspail

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Jean Raspail
En manière de Sommaire

Il n'est pas trop tard pour s'associer à l'œuvre de Jean Raspail, et en tirer toutes les conséquences pour soi-même, si l'on appartient au petit nombre de ceux qui ont toujours préféré rêver et qui restent fidèles à certains signes reçus à onze ans : "Le poignard de Djoungar, souvenez-vous que je l'avais rêvé, à onze ans, sans l'avoir jamais vu auparavant ni en avoir entendu parler par quiconque...", et à plus forte raison s'ils n'ont pas eu le bonheur rare "d'avoir onze ans à Oukhta". Il n'est pas trop tard non plus, à la faveur de l'œuvre de Jean Raspail, pour s'inventer un royaume, à la manière dont lui-même, désormais Consul général de Patagonie, inscrit le Royaume de Patagonie dans l'Histoire.

Il est donc toujours temps de lire Jean Raspail. Il est même très nécessaire de le lire sans tarder. D'abord pour le Camp des Saints. Pour ne pas assister sans comprendre à la fin d'un monde et pour se donner les chances d'y échapper, fût-ce au prix de cette fuite dont Septentrion conte l'histoire. Ensuite, pour Qui se souvient des hommes... afin de saluer la mort d'un peuple, cette fois, les Alakalufs, et pour Pêcheur de lunes, en hommage à tous les peuples oubliés. Pour Sire, pour Jérôme, pour Henri et les autres, pour l'extraordinaire espérance qu'incarne Philippe Pharamond de Bourbon et pour l'attente de ceux qui forment son peuple.

Il est toujours temps, enfin, de reconnaître cette présence invisible dans sa propre vie de l'âme d'un héros, d'un poète, d'un peuple, comme les Oumiâtes dans l'univers romanesque de Jean Raspail : "Pourchassés par des ennemis implacables, en plein hiver sibérien, les enfants de Septentrion (ils sont six) s'en vont rejoindre à travers la neige les Oumiâtes dont on entend battre le tambour au fond de la forêt. Si les Oumiâtes existent, les enfants sont sauvés. Et s'ils n'existent pas..."

Et s'ils n'existent pas... Alors la foi nous sera donnée.

Terra incognita

Internet est le dernier continent qui reste à explorer. Quoiqu’il s’agisse d’une terre virtuelle, et certes parodique à la fois du rêve et du réel, il eût été regrettable de ne pas y rencontrer Jean Raspail et son œuvre : en quelque "village oublié" de la Toile.  

Le rêve a sa place dans la dimension virtuelle de l'Internet, au même titre que le réel, le concret, et pourquoi le "jeu du Roi", par exemple, ne se poursuivrait-il pas dans cette "virtualité" qui prolonge si bien notre réalité? A condition, bien sûr, de ne pas confondre le rêve et la réalité, les phantasmes et la réalité virtuelle, le monde virtuel et le monde réel, à condition de ne pas inscrire dans une même dimension les communautés virtuelles, les Patagons et la communion des saints, bref de savoir distinguer entre le parodique et le rêve (ou le sacré).

Peuples disparus

Il ne faut pas faire mourir deux fois ces peuples oubliés qui ont disparu de notre horizon réel. Cela ne signifie pas qu'ils ressuscitent à la faveur de l'Internet, mais s'ils venaient à disparaître aussi du continent virtuel, ce serait alors comme une deuxième mort, définitive. De même les peuples disparus ont moins besoin de mémoire que d'un avenir, fût-il virtuel. C’est pourquoi il est indispensable qu'ils vivent - dans le rêve de quelques uns - et que cette vie soit attestée dans le monde virtuel, puisqu'ils n'ont plus de réel à eux et donc plus d'avenir!

Le village oublié

Il viendra cependant un jour où les habitants du "village oublié" de Jean Raspail devront brouiller les pistes électroniques qui permettent aujourd'hui de les rejoindre. D'ici là ils se seront rencontrés à l'échelle de la planète. Il sera toujours temps alors de recourir aux codes sophistiqués qu'ils se seront fabriqués pour s'affranchir, comme autrefois du réel, désormais du virtuel lui-même.