DIOTIMA / SOPHIE

« On dirait qu’elles sont par nature ce que nous sommes par art, et que leur art est notre naturel. Elles sont des actrices nées, des artistes nées » Novalis

« La muse de Novalis, écrit Heine, était une petite fille mince et pâle avec des yeux bleus tristes et des boucles dorées »

 

 

 

 

 

 

« La vie est si courte et j’ai si froid, et parce qu’elle est si courte, faut-il en jouer ainsi ? Dis-moi, où nous retrouverons-nous, chère âme, où trouverai-je le repos ? Tout ce que je ferai contre mon amour me donne l’impression de me perdre, de me détruire. Quel art difficile que l’amour ! »

Susette Gontard

 

 

Retour à Novalis - Nerval - Hölderlin - Femmes romantiques allemandes

Sophie

 

 

 

 

Susette Gontard

 

« Que tu sois, si seul en ce monde splendide, / Mon bien-aimé, toujours tu me l’assures » Hölderlin

A Diotima

 

Parmi les femmes romantiques allemandes, telles Bettina Brentano et Caroline von Günderode, Sophie (von Kühn) et Diotima (Susette Gontard) continuent de briller dans le ciel du romantisme allemand, aux côtés d'une autre étoile que Nerval poursuivit jusqu’à sa mort tragique : Sophie, Diotima, Aurélia, formant la constellation de ces femmes qui éclairent le Ciel au-delà du ciel, la vraie patrie de ces poètes divinement inspirés, que furent Novalis, Hölderlin et Nerval. Voir Femmes romantiques allemandes

Sophie von Kühn

"Aussi, grands dieux du ciel, je veux vous rendre grâces,

et mon chant suppliant s'apaise peu à peu. 

Comme en ces jours heureux où nous allions ensemble

causer sur la colline au doux soleil de mai,

un dieu me parle au fond de mon coeur qui tressaille.

Je veux vivre, il le faut; déjà les prés sont verts,

du haut des monts neigeux Apollon nous appelle.

Vois, tout n'était qu'un songe, et nos ailes saignantes

ont refermé leurs plaies, et l'espoir nous revient.

Combien de grandes découvertes nous attendent!

Quand on s'est tant aimé, on va, j'en suis certain,

on va sur le chemin sacré qui mène aux dieux.

Guidez-nous maintenant, ô vous, heures sacrées,

heures de la jeunesse, instants graves et doux,

et vous, pressentiments, ferveurs, saintes prières,

favorables esprits qui protégez l'amour.

Demeurez avec nous jusqu'au jour du revoir,

en ces lieux où les morts aisément apparaissent,

là-haut dans le séjour des aigles et des astres,

messagers de l'Éther; d'où descendent vers nous

les  Muses, les amants, les héros, Ies poètes, -

ou peut-être en cette île humide de rosée

où nous fleurirons tous en un même jardin,

au pays bienheureux où sont vrais les poèmes,

où dure plus longtemps la beauté des printemps..

où s'ouvrira un nouveau cycle de nos âmes."

 

Hölderlin, "Plaintes de Ménon pleurant Diotima", 9 (traduction Geneviève Bianquis)