1808-1839
Gérard Labrunie est né à Paris le
22 mai 1808. Il adoptera plus tard un nom de plume : Nerval. Orphelin de mère dès 1810,
il est élevé à Mortefontaine, dans le Valois, puis à Paris. A 19 ans, il traduit le
premier Faust de Goethe et ce "tour de force" l'introduit dans les
cercles littéraires de la capitale. Tandis qu'il s'essaye à la littérature - à la
manière de Hoffmann - une comédienne, Jenny Colon, entre dans sa vie, en 1834. Pour
l'amour d'elle, il fonde une revue, Le Monde dramatique, qui le ruine bientôt,
et imagine un long poème intitulé "la Reine de Saba". Avec le mariage de
l'actrice, qui épouse en 1838 un obscur musicien, s'achèvent les années d'apprentissage
et d'insouciance de Nerval.
1840-1843
"Ce fut en 1840 que commença
cette vita nuova"
L'année 1840
représente symboliquement le milieu de la vie du poète. Si elle inaugure les années de
maturité et de souffrance, elle marque aussi la première étape (Bruxelles) de cette
Quête de l'Amour qui culmine, quinze ans plus tard, avec Aurélia : "Une dame que j'avais aimée longtemps et que j'appellerai du
nom d'Aurélia, était perdue pour moi". En
1841, une crise de folie nécessite un premier internement, de février à septembre.
Jenny Colon meurt l'année suivante. Comme une tentative pour échapper à lui-même - et
non, semble-t-il, pour se trouver lui-même - Nerval entreprend son voyage en Orient du 23
décembre 1842 au 1er janvier 1844.
1844-1855
"Ne m'attends pas ce soir, la nuit sera blanche et noire"
De
retour en France, il publie ses souvenirs orientaux, voyage en Europe du Nord, jusqu'en
1849, quand réapparaissent les signes manifestes de la folie. A partir de 1850,
l'existence du poète se partage entre les internements d'office et les voyages - en
Belgique et surtout en Allemagne - "notre Mère à tous". Aux accès de
folie succèdent les périodes de création littéraire intense jusqu'à ce jour d'octobre
1854 où il quitte définitivement la clinique du Dr Blanche
"CIGNE ALLEMAND FEU G-RARE"
Désormais sans
domicile fixe, tandis qu'il rédige Aurélia, le poète est livré à ces "tortures
plus abominables" dont parlera Antonin Artaud, en 1948.
Le 26 janvier
1855, Nerval est retrouvé pendu à une grille de fer, rue de la Vieille Lanterne, à
Paris.
L'Étoile du malheur avait basculé derrière l'horizon. |