THOMAS BERNHARD

SOMMAIRE

Gustave Roud - "Bettina et Novalis" par Georgette Camille - "Novalis? Le chantre de la lumière cachée", par Charles Le Brun - Corinne Bayle : Rouges Roses de l'oubli, par Corinne Bayle - voir aussi Corinne Bayle, Note, juin 2004

 

 

 

Retour à Novalis - Documents littéraires

 

Thomas Bernhard

L'écrivain autrichien Thomas Bernhard n'a cessé de vilipender la plupart des artistes germaniques, ses compatriotes, comme Stifter et Bruckner, mais aussi nombre d'écrivains ou de penseurs allemands. On connaît ses charges contre Heidegger, dans Maîtres anciens, par exemple. En revanche, il a parlé de Novalis avec sincérité et une réelle admiration.

"J'ai tout de suite aimé Novalis, a-t-il dit au bout d'une heure, après avoir refermé le livre de morceaux choisis, et je l'aime encore aujourd'hui. Novalis est le poète que j'ai aimé toute ma vie de la même manière et avec la même ferveur, plus qu'aucun autre. A la longue, tous m'ont plus ou moins déçu, se sont révélés stupides ou vains ou simplement, comme c'est si souvent le cas, tout compte fait insignifiants et inutilisables. Novalis n'est rien de tout cela. Je n'ai jamais cru que je pourrais aimer un poète qui est en même temps un philosophe, j'aime Novalis, je l'ai aimé toujours et de tout temps et je l'aimerai aussi à l'avenir avec la même ferveur avec laquelle je l'ai toujours aimé, voilà ce qu'a dit Reger, ce jour-là. Tous les philosophes vieillissent avec le temps, Novalis, non, voilà ce qu'a dit Reger, ce jour-là. Mais il est tout de même singulier que ma femme n'ait même pas eu une prédilection pour Novalis, même pas une prédilection, alors que moi j'ai toujours aimé entièrement Novalis. Il y a tant de choses que je suis parvenu, à la longue, à faire apprécier à ma femme, mais pas Novalis, bien que Novalis soit justement celui qui aurait pu lui apporter le plus, a-t-il dit."

Maîtres anciens, Gallimard,1985

"La nature de la maladie est aussi obscure que la nature de la vie", citation de Novalis en exergue de Amras, Gallimard, 1987

"Nous cherchons l'ébauche du monde - cette ébauche, c'est nous-mêmes", citation de Novalis en exergue de Les mange-pas-cher (Die Billigesser), Gallimard, 2005